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20 10 14 Gangloff

Guillaume Gangloff et le vin : l’évidence

Direction Rivesaltes dans le Languedoc-Roussillon sur les traces de Guillaume Gangloff.

Entre lui et le vin, c’est fusionnel

Il est comme ça Guillaume. Quand il était jeune, il ne s’enfilait pas des bières ou des cafés, il faisait une cagnotte avec ses potes pour s’acheter de beaux canons. Des bouteilles parfois à 40 ou 50 balles dégotées chez le caviste du coin, juste pour se faire plaisir. Dans sa tête, les souvenirs vineux ne sont jamais très loin : son premier Trimbach, son premier Savagnin, son premier Beaujolais bourré d’épices. Chaque gorgée est là, dans un coin de sa tête et sur le bout de sa langue. Il est comme ça Guillaume, il vit le vin. Presque comme une obsession. Ses vacances ? Dans le vignoble. Ses revues préférées ? Des magazines de vin. Son hobby ? Les clubs d’œnologie. Entre lui et le vin, c’est fusionnel. Pas de hasard, juste une évidence.

Les vies du vin

Guillaume Gangloff a eu plusieurs vies. D’abord commercial à la Maison Jaboulet, il a passé ensuite 11 ans chez Dom Brial. Il enfile ensuite le costume de coopérateur et signe son premier millésime en 2013. Tout porte à croire qu’il vit le vin tranquille. Mais en coulisses, presque en secret, Guillaume est en effervescence. Dès 2009 il achète une parcelle dans le Roussillon et en 2017, il se lance dans une activité de négoce avec la tête sur les épaules et des idées bien arrêtées : sélection drastique des vignerons (ils sont 17 aujourd’hui), cahier des charges ultra rigoureux et vision éco-responsable forte. Il est comme ça Guillaume, il sait où il va.

Des vins signés Gangloff

Ses vins, Guillaume les soigne et les bichonne comme on élèverait des enfants. Il les façonne avec amour, sans en faire trop, sans surextraction, sans surmaturité mais avec juste ce qu’il faut : du sérieux et de la fraîcheur. Passionné de la première heure, acharné du goulot (il parcourt encore et toujours le globe pour découvrir de nouveaux vignobles) Guillaume peut parler vin pendant des heures. On boit ses paroles, on savoure ses bons mots, on partage ses envies d’ailleurs… Son rêve ? Acquérir des vignes à Collioure pour faire du parcellaire. Il aime la vie, il aime les vins et il n’est jamais le dernier à donner son avis. Son péché mignon, c’est la Syrah. Après quelques années en Côte du Rhône septentrionale, il est totalement sous le charme de ce cépage épicé, tout en fraîcheur et avec des arômes de violette. En revanche, ne lui parlez pas de vins vieux… Ce n’est pas son truc. Il est comme ça Guillaume, il dit ce qu’il pense.

Les idées chauffent

Depuis quelques temps, il cogite pas mal sur le réchauffement climatique. Depuis 2015, du côté de Rivesaltes, dans le Languedoc-Roussillon, les vendanges ont avancé d’une semaine chaque année. Alors Guillaume et les vignerons avec lesquels ils bossent s’adaptent : moins de labour et des légumineuses plantées entre les rangs pour retenir l’eau, fabriquer de l’humus et conserver un peu de fraîcheur. Il revoit aussi sa copie au moment de la récolte : la fenêtre de tir pour vendanger est de plus en plus courte : on surveille de près les maturités pour agir hyper vite. Guillaume s’interroge, il se demande s’il n’aurait pas intérêt à augmenter les rendements pour que les raisins mûrissent moins vite. Il est comme ça Guillaume, il cogite. Mais il avance, toujours dans le bon sens. Comme ses vins.

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