
Faire du vin était sa destinée, pour Christophe Ferrari le hasard n’existe pas !
L’approche de Christophe Ferrari, quand il s’agit de parler de son métier de vigneron, a le mérite d’être franche « celui qui ne sent pas le vin, ce n’est pas la peine qu’il se lève le matin, ça doit couler dans les veines, un bon vigneron regarde les vignes et il sait.» Et il fallait qu’il le sente pour arriver là où il est aujourd’hui, quel chemin parcouru pour celui qui n’avait pas comme tant d’autres de ses collègues, des ancêtres vignerons et qui, à ses débuts, « buvait le vin comme on le boit à vingt ans ».
La révélation
Pourtant il a suffit d’un petit boulot dans les vendanges en 1981 pour qu’il comprenne qu’il ne ferait rien d’autre de sa vie. Il réunit en 1987, 2 exploitations vieillissantes pour créer le Domaine SAINT GERMAIN et se met au travail. On imagine le jeune Christophe opiniâtre et acharné dans sa vieille grange en ruine, voulant prouver aux autres mais surtout à lui-même qu’il saurait faire du bon vin.
La consécration
Son obstination paye, dès le 2ème millésime il obtient une médaille à Paris, s’en suit alors une longue suite de récompenses : en 1993 première Médaille d’Or, en 2008, le Prix d’excellence remis par le ministère de la Culture, en mars 2012, nouvelle médaille d’Or pour « la Bergère » 2008. Ce faisant, il fait partie de ceux qui donnent ses lettres de noblesses à l’Irancy terroir encore méconnu dont la particularité est de bénéficier de la douceur du climat apporté par l’Yonne. Une nécessité ces récompenses ? « Non certainement pas », mais sans doute une manière de se prouver qu’il peut faire partie des meilleurs comme si après 30 ans dans les vignes, le besoin de reconnaissance de son travail par ses pairs était toujours aussi vif.
Rien n’est jamais acquis au vigneron
Il sait pourtant que chaque année il faut se remettre en cause et comme tout vigneron il redoute l’erreur fatale pour sa cuvée, n’ayant pour l’éviter que son expérience et son instinct. Il travaille avec rigueur à la qualité de sa vigne, condition indispensable pour réussir un bon vin. Gare alors à celui qui subit les foudres du vigneron surtout pendant la période de vendanges, ces 15 jours de travail sur lesquels repose la réussite d’un millésime. Le vin comme l’homme n’aime pas le travail bâclé.
Un air de famille
C’est une leçon qu’a retenu depuis longtemps Nicolas l’un des deux fils de Christophe qui se prépare à prendre la relève. Avoir un professeur exigeant s’est s’assurer pour un jeune vigneron une bonne formation, même si travailler avec son père dont il est pourtant si fier n’est pas de tout repos « on est en désaccord parce qu’on est père et fils » lance-t-il dans un sourire. Le deuxième fils James vient quant à lui de rejoindre le tandem familial en reprenant une exploitation existante qui va se jumeler au domaine familial. Christophe dissimule mal la fierté de voir ses fils poursuivre son travail « je sais qu’ils vont réussir, car ils ont l’instinct »….et si Nicolas ou James avaient choisi une autre voix « avant nous il n’y avait rien, si après nous il n’y a rien, ce n’est pas grave ». Vous avez dit humilité ?
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