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Dal Canto, jeune talent à suivre

Savez-vous planter les vignes ? À la mode, à la mode…

Quand on lui a demandé de présenter son parcours, Richard Dal Canto a été direct : « chaotique ». C’est vrai qu’avec une maîtrise de droit notarial en poche, on pourrait avoir du mal à comprendre comment il a basculé dans le pinard mais en réalité, tout s’explique. Pour commencer, Richard est fils de maraicher, alors disons que côté plantation et travail de la terre, il en connaît en rayon. Ensuite, il n’est pas franchement du genre à se complaire dans la routine ou à tourner en rond. Enfin, il a un sacré instinct. Sans trop se poser de question, il a donc rangé le droit au placard pour mettre les mains dans la terre. En 2002, en plus de l’exploitation maraîchère familiale, il rachète quelques vignes sur les hauteurs de Noves, au sud d’Avignon. Il arrache, replante, récupère des parcelles à droite à gauche, et se met à faire du vin dans son coin. « Je suis rapidement devenu adhérent de la coopérative locale, avant, finalement, de faire cavalier seul ».

Et le maraîcher se transforma en vigneron bio…

En 2011, il signe son premier millésime sans pour autant délaisser ses salades et ses melons. Avec des méthodes simples, du matériel quasi artisanal et les conseils d’un œnologue, le maraîcher se transforme en vigneron bio. « J’ai appris sur le tas, j’ai pris des libertés tout en veillant à rester dans un “cadre”, j’ai fait confiance à mon instinct sans être hors système. Observer, ajuster, se renseigner, échanger, décider, « même si parfois on se casse les dents ( !), ça reste, à mon avis, la meilleure des approches. ». Sur son petit vignoble d’à peine 6 hectares, Merlot, Syrah, Cabernet Sauvignon, Grenache et Roussane (blanc), se partagent l’affiche. Vinifiés chacun de leur côté sans refroidissement ni technique industrielle, ils sont ensuite assemblés ou non en fonction des cuvées et de l’humeur du boss ! Mais avec toujours la même idée fixe : allier structure et fraîcheur, « car même si le soleil tape, le sous-sol le permet ! ». Tout content d’avoir récemment tapé dans l’œil des jurys de guides qui tiennent la route (Hachette, Bettane et Desseauve), Richard se sent pousser des ailes : lui qui consacre 70 à 90 % de son temps au maraîchage espère bien inverser la tendance d’ici 2 ou 3 ans. Et ainsi multiplier la production de vin par 4 ou 5. Un petit oiseau curieux, touche-à-tout et rêveur qui risque, au moment de prendre son envol, de faire beaucoup, beaucoup de bruit…

Serà Blanc 2012 - Domaine Richard Dal Canto
Serà Blanc 2012 - Domaine Richard Dal Canto

100 % Roussane , cette première cuvée en blanc de Richard relève des arômes puissants et complexes de fruits blancs, plutôt pour accompagner un repas autour de produits de la mer ou même des fromages.

Serà Rouge 2012 - Domaine Richard Dal Canto
Serà Rouge 2012 - Domaine Richard Dal Canto

Un rouge sudiste d'une belle complexité. Structure et tension forment un parfait équilibre sur des notes de fruits noirs confiturés. Ce vin à été gardé en bouteille au domaine, il peut donc se boire dès aujourd'hui mais il pourra attendre encore une dizaine d'années !

Giù 2012 - Domaine Richard Dal Canto
Giù 2012 - Domaine Richard Dal Canto

Cuvée identitaire, Giù est représentatif des vins de Richard Dal Canto. Puissant et aux arômes bien mûrs allant presque sur des nôtes cacaotées, il conserve pourtant une belle fraîcheur. Un grand vin de garde d'un excellent rapport prix/plaisir.

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1 comment

  • SAUZE

    Je suis un fan du travail de Richard, donc on pourra me taxer de subjectivité, mais qu’est-ce que le vin si ce n’est l’expression de ses propres goûts ?… Alors, je vous livre ici mon expérience.
    Je l’ai rencontré il y a 3 ans, à la création de ma petite activité de caviste à domicile, alors que je recherchais des vins de caractère, des vins bien construits pour les inclure dans une sélection de vins bio aux saveurs variées et produits autour d’Avignon. Les vins de Richard Dal Canto m’ont immédiatement tapé dans le bulbe olfactif. Et la personnalité de Richard dans le coeur. Voilà un mec vrai, sans fioritures et qui sait où il veut aller quand il s’agit de préparer ses vins. Avec les moyens du bord, il nous délivre chaque année des vins qui parlent, qui vivent, dont la structure est toujours droite, bien marquée. Des vins au caractère bien trempé, selon que Richard y cherche la fraîcheur, l’immédiateté du plaisir…ou le temps qui polira les tanins. Une chose est sûre, Richard ne mettra en vente ses productions que lorsqu’il les jugera prêtes à être consommées, et ça, c’est une forme de respect du produit et de l’acheteur qui est (encore) assez rare !
    Mes coups de coeur:
    – sa cuvée Giu (rouge), une alchimie de puissance et de velouté. 2011, une de ses toutes premières production et qui livre encore, 10 ans après, des arômes tertiaires de fruits noirs compotés et de banane séchée qui vous emportent.
    – sa cuvée Sera (blanc), avec ses notes légèrement boisées qui viennent enrober et magnifier une jolie fraicheur de fruits jaunes et blancs.
    Sa gamme est bien + large que ça encore, et la découverte est au bout du bulbe. Souvent surprenante. Laissez-vous emporter, Richard s’occupe de tout et il tient la barre. Bien haute !

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