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Pour les séries américaines, le vin serait une affaire de femme ?

Qui n’a pas en tête l’image d’une Desperate Housewives en train de se servir du vin dans un verre si grand qu’il semble pouvoir contenir une bouteille à lui seul ? Bree et Susan sont aujourd’hui loin d’être les seules à dégainer devant les caméras une bouteille de vin. De Scandal, à the Good Wife ou plus récemment avec Cersei dans Game of Thrones, le vin s’est inscrit dans le code narratif des séries TV comme un trait de personnalité de certains personnages féminins.

A la TV, tu ne boiras pas de vin…

Pourtant jusque-là, l’alcool au cinéma et à la télévision notamment dans les séries a toujours été persona non grata. Même avec l’émergence des shows modernes qui brisèrent les codes comme Friends ou Seinfeld, les protagonistes engloutissaient des tonnes de thé ou de café, se tenant loin des bars. L’alcool sur le petit écran n’avait le droit d’être cité que pour mieux en dénoncer ses effets pervers et ravageurs à travers des personnages d’(ex-)alcooliques dont le plus emblématique restera pour des générations Sue Ellen de Dallas, cette 1ère femme désespérée qui noyait dans le bourbon, sa condition de femme riche et mal-aimée. Coincés dans cette approche, les scénaristes de l’époque, effrayés par l’idée de banaliser la consommation de l’alcool, se sont astreints à la sobriété totale, quitte à faire l’impasse sur tout l’aspect plaisir et social du vin.

 

Serie Friends

Pour nos Friends on s’en tient au café

 

Le virage des années 2000, place au réalisme

Pour les dévoreurs de séries que nous sommes devenus, il est difficile de se souvenir de la secousse sismique provoquée par l’émergence des chaines du câble aux Etats-Unis. En série, il y a eu les années 80 avec les séries gentillettes comme MacGyver ou Magnum puis les années 90 avec Friends ou Urgence qui restaient des séries « mainstream » produites pour des chaines nationales. Dans les années 2000, c’est la déferlante HBO qui, avec Sopranos, Oz puis The Wired dynamite les codes de la série. Profitant de lois audiovisuelles plus souples accordées aux chaines du câble, les scénaristes mandatés par la chaîne s’engouffrent dans une écriture hyper réaliste qui met en scène des personnages ancrés dans la réalité de la société. C’est dans ce sillon que de nouveaux personnages féminins émergent, reflétant leur époque avec des figures de femmes émancipées (Sex and the City et plus tard avec Girls).

 

Lena Dunham dans Girls

Hannah alias Lena Dunham dans la série Girls

 

Le vin comme symbole de la femme indépendante et sophistiquée

Peu à peu le vin devient l’attribut de cette femme battante et raffinée pour qui le vin est un moyen de s’éclater avec ses copines ou de se redonner du courage après une journée éprouvante. Dans son excellent article sur le sujet Eve Lamandour parle de « ce double geste devenu iconique pour l’active urbaine : quitter ses escarpins et se servir un verre. » De série en série, le vin est devenu cet élément de différenciation qui nous permet en un seul plan de reconnaître une femme indépendante, active et urbaine. Alors que les hommes derrière le barbecue boivent leurs bières à la bouteille ou se servent un verre de whisky enfermés dans leur bureau (Mad Men), les femmes des séries américaines se sont accaparés le vin soulignant ainsi qu’elles ont pris le dessus en matière de sophistication.

 

Cersei savourant une nouvelle victoire

 

…mais aussi de frustrations

Pour autant, de manière plus subtile qu’auparavant, les scénaristes ne se sont pas complètement défaits de l’idée que l’alcool ne peut être totalement bon. On sent dans ces personnages féminins que le vin vient soulager des déceptions amoureuses ou professionnelles. Les journées des femmes actives ne sont pas seulement harassantes, elles sont également frustrantes. Que cela soit Bree ou Claire Underwood dans leur cuisine, Cersei dans son château, quand nos héroïnes se servent un verre, c’est que la tristesse ou le désespoir ne sont jamais loin. Pour la TV américaine, le vin est certes féminin, sophistiqué et raffiné, mais il a encore ce goût amer teinté de culpabilité. Voici une jolie mission pour nos auteurs français, faire passer le mot outre-Atlantique que le vin peut aussi être un plaisir si l’on ouvre la bouteille pour les bonnes raisons, à savoir partager entre amis le fruit miraculeux du travail d’excellents vignerons.

 

 

 

 

Partageons ce dernier verre ensemble

 

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