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Mikaël Boutin, ou la quête perpétuelle d’un équilibre naturel

Rasteau, petit hameau provençal des Côtes du Rhône méridionales (Châteuneuf-du-Pape, Gigondas, Vacqueyras et compagnie), fait de l’œil au Mont Ventoux et aux Dentelles de Montmirail. Longtemps réputé pour ses vins doux naturels, il a décroché en 2010 le statut de Cru des Côtes du Rhône… Pile au moment où Mikaël Boutin a eu la bonne idée de voler de ses propres ailes dans le secteur. Bon, un petit retour en arrière s’impose histoire de comprendre ce petit gars du pays. Mikaël Boutin est né le 31 mai 1979 (on aime bien les infos précises chez Wine Republik), dans une famille d’agriculteurs de Rasteau.

Prendre la relève ? 

Même pas en rêve. À l’époque, les paysans n’ont pas la cote : sa famille l’invite donc gentiment à aller voir ailleurs. Il choisit la mécanique, mais rapidement, il tourne en rond. Mikaël fait donc machine arrière et reprend une formation de viticulteur au CFPPA de Carpentras. Pendant 8 ans, il bossera avec son oncle, sur les 16 hectares de vignes familiales, en collaboration avec la cave coop’ du coin. Puis le vignoble est revendu… mais Mickaël récupère tout de même deux petits hectares, rien qu’à lui. Libre comme l’air, motivé comme jamais, il dégaine son premier millésime bio et en solo en 2011 : un Rasteau rouge. Cet assemblage des 8 parcelles du domaine (la plus grande fait 0,5 hectare), fait la part belle au cépage roi de Rasteau, le grenache (60%). Sans bouder pour autant le cinsault (10%), le carignan (10%), le syrah (10%) et le mourvèdre (10%). Ça sent le soleil à plein nez et pourtant, paraît que le mistral souffle ici un jour sur trois et qu’il tourmente la vigne autant qu’il l’assainit. Cette fraicheur dans les airs, on la retrouve dans le sol et dans les vins de Mikaël.

Perpétuellement en quête d’un équilibre naturel…

…il faut selon lui « intervenir au minimum dans les vignes et encore moins à la cave pour laisser un vin s’exprimer ». Le nez nous emmène vers des fruits légèrement acidulés, les tanins sont soyeux et la bouche, pure et suave comme c’est pas permis ! Du jamais vu, ou presque, au pays des cigales. Mais chuuuuuuuut ! Mikäel déteste que l’on en fasse des tonnes sur ses jolis canons. Pour lui, se prendre la tête en dégustant un vin, se torturer l’esprit avec des considérations techniques, c’est contre-productif*. L’émotion, le frisson, le plaisir partagé doivent parler pour la bouteille et le vigneron. Un point c’est tout.

* il sera quand même content si vous laissez des commentaires de dégust’ sur le site. Évitez simplement de vous prendre pour des sommeliers, ou des œnologues du dimanche, ça risquerait de nous le froisser ! 😉

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